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Nos réalisations emblématiques

La Vierge à l’Enfant de Noiron-sur-Seine

Parmi les premières œuvres traitées par notre laboratoire, figure une magnifique Vierge au baldaquin, venant de Noiron-sur-Seine. Elle présentait une très belle polychromie, très fine, en revanche, sous la polychromie, la structure en bois était complètement pulvérulente…

Après la réalisation de multiples essais sur les différentes polychromies et dorures, l’œuvre a bénéficié d’un traitement Nucléart, consistant en une imprégnation sous vide de résine radio-polymérisable, suivie d’une exposition au rayonnement gamma.

Marquant le début d’une longue série, le traitement de cette œuvre a permis de faire progresser le laboratoire dans sa maitrise du procédé de consolidation « Nucléart ».

En effet, ARC-Nucléart, qui est à l’origine de ce procédé, est encore à ce jour la seule structure à pratiquer régulièrement ce traitement dans le cadre de la conservation du patrimoine.


La momie du pharaon Ramsès II

Un sauvetage pharaonique !

Le 26 septembre 1976, la momie du pharaon Ramsès II arrive sur le tarmac de l’aéroport du Bourget, près de Paris. Salué par la Garde républicaine et accueilli en chef d’État, le pharaon effectue ce grand voyage hors d’Égypte afin d’être soigné d’un mal redoutable. Infestée par une soixantaine d’espèces de champignons, la momie de Ramsès II se dégrade et il devient urgent d’agir.

Cette opération de sauvetage est organisée par Christiane Desroches-Noblecourt, Conservateur en chef des Antiquités égyptiennes au Musée du Louvre, et le Doyen Lionel Balout, Directeur du Musée de l’Homme.

Les plus grandes structures françaises de recherche, dont le CEA, sont sollicitées pour trouver une solution de désinfection qui ne risquerait pas de dégrader la momie. L’équipe du projet Nucléart propose de traiter la momie par exposition au rayonnement gamma à une dose de 18 kilograys et reçoit l’aval du Doyen Balout.

Test d’irradiation sur une momie égyptienne du Musée des beaux-arts de Grenoble

Durant plusieurs mois, l’irradiateur du CEA de Grenoble fût alors largement mis à contribution pour traiter de nombreux échantillons à titre d’essais, puis la momie fût irradiée le 9 mai 1977 au centre CEA de Saclay, sous la direction de l’équipe du projet Nucléart. Le traitement fut un succès et la momie de Ramsès II pu retourner au Musée du Caire dès le 11 mai 1977.

Au final,  ce sont près de 100 personnes qui furent impliquées pour ce sauvetage pharaonique, au travers des différents essais et études menés sous la direction du doyen Balout, administrateur du musée de l’Homme, secondé par Christian de Tassigny, membre éminent du programme Nucléart, pour la partie traitement d’irradiation.


Les objets de l’épave du Titanic

ARC-Nucléart à la rescousse des objets du Titanic

Dans les années 1990, en lien avec la société LP3, ARC-Nucléart a participé au traitement de plusieurs objets provenant des fouilles de l’épave du Titanic. Le laboratoire s’est en effet vu confier les opérations de conservation et de restauration de divers objets, parmi lesquels des valises, un décamètre, un réveil et des instruments de musique provenant du navire et permettant de rendre plus palpable la vie et l’histoire des passagers du Titanic.

Symbole du luxe et de l’élégance en 1912, le Titanic était réputé pour son restaurant de première classe, nommé « À la Carte Restaurant », qui demeurait l’un des endroits les plus somptueux à bord.
Une partie du sol de ce restaurant était constituée d’un décor en linoléum de haute qualité, composé de matériaux naturels tels que le lin et le liège.

Le laboratoire LP3 Conservation, en charge de la conservation et de la restauration de l’ensemble de la collection, a confié ces précieuses découvertes à ARC-Nucléart afin qu’elles puissent bénéficier d’un traitement par imprégnation au polyéthylène glycol. Ce fut une première pour notre atelier qui n’avait jusqu’alors jamais été confronté au traitement de carreaux de linoléum.
Entre 1994 et 2000, plus de vingt objets du Titanic, ont ainsi été soigneusement traités, restaurés et préservés par notre atelier-laboratoire.

Tous les objets retrouvés lors de ces fouilles, du plus commun au plus précieux, sont les émouvants témoins du tragique naufrage survenu la nuit du 15 avril 1912. Chaque objet conservé et restauré permet ainsi à travers notre travail de préserver la mémoire d’un homme ou d’une femme qui, cette nuit-là, a vu son destin basculer.


Le Chaland Arles Rhône 3

Découverte en 2004 puis étudiée lors de campagnes de fouilles subaquatiques jusqu’en 2010, l’épave du chaland gallo-romain Arles Rhône 3, compte tenu de son état de conservation exceptionnel, a convaincu le Conseil général des Bouches-du-Rhône d’élaborer un projet global de sauvetage devant aboutir à la présentation au public de l’embarcation au sein du Musée départemental de l’Arles antique, dans le cadre de l’évènement « Marseille-Provence capitale européenne de la culture 2013 ».

Une campagne de fouille et de relevage de l’épave (longue de 31 mètres), découpée en 10 tronçons, a été réalisée en 2011. Elle fut immédiatement suivie du transport et de la mise en traitement des bois, afin qu’ils soient stabilisés avant leur restauration et leur mise sur support. Le chaland a été traité à ARC-Nucléart principalement durant l’année 2012, après un démantèlement dont l’objectif était d’obtenir des éléments aux dimensions compatibles avec les installations de lyophilisation de l’atelier.

Au début de l’année 2013, une dizaine de personnes (restaurateurs, régisseurs, chaudronniers) ont œuvré pour notre atelier à la restauration et à la mise sur support de l’épave, qui devait être présentée en situation de navigation, selon le souhait du musée.

© R. Benali / Studio Atlantis / CG13 / Mdaa
Construction du soclage de l’épave romaine AR3, Grenoble

Aujourd’hui classée Trésor national et présentée au Musée départemental de l’Arles antique, dans une salle construite spécialement pour elle, cette embarcation est un magnifique exemple de la batellerie fluviomaritime du Rhône au Ier siècle après J.-C.