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WOODPDLAKE

Démarrage d’un nouveau projet européen dans le cadre du Joint Programming Initiative on Cultural Heritage and Global Change (JPI CH). Ce projet est dédié au suivi des vestiges palafittes en bois dans plusieurs lacs méditerranéens.

Titre : Archaeological Wooden Pile-Dwelling in Mediterranean European lakes: strategiesfor their exploitation, monitoring and conservation.  Acronyme: WoodPDLake

Les ouvrages en bois des citées lacustres constituent un précieux témoignage pour les paysages et le patrimoine culturel d’une région. Même s’il y a eu de nombreuses publications concernant les habitations palafittes dans les lacs de montagne, il existe une importante lacune pour les lacs karstiques et volcaniques. Malheureusement, la conservation de ces vestiges rares- correspondant pour la plupart d’entre eux aux périodes préhistoriques- est remise en cause en raison du changement climatique et de la pression due à l’activité humaine.

Chantier de fouille au lac La Draga de Banyoles en Espagne (Copiright : Equipe Draga)

Ce projet a l’ambition de prendre en charge tous les aspects de la conservation des sites palafittes : évaluation de l’impact du réchauffement climatique (collecte de données climatiques relatives à la période correspondant à la deuxième moitié de l’Holocène et à l’âge du bronze dans le nord de la Méditerranée), suivi des conditions environnementales à partir de cas d’étude (sol, sédiments, eau, faune et flore),  dégradation du bois, capitalisation des résultats (meta et big data concernant les connaissances archéologiques relatives aux sites lacustres),  sensibilisation des acteurs locaux et de la population sur l’intérêt historique, culturel et environnemental de ces sites lacustres dans une démarche de cogestion de ce patrimoine (participation des décideurs locaux).

Ce projet rentre parfaitement dans la thématique: Gestion des risques du patrimoine culturel. Trois cas d’étude ont été sélectionnés : le lac La Draga de Banyoles en Espagne et les lacs de Bolsena et Mezzano en Italie. Ce projet rassemble de multiples expertises et disciplines : la palynologie, la dendrochronologie, l’anatomie du bois et des techniques innovantes comme la datation isotopique. Les techniques de caractérisation du bois comprennent les mesures de masse, la RMN du solide (Réalisé au CEA-Grenoble / INAC), les analyses microbiologiques, DRX (diffraction RX), IRTF (spectroscopie infra-rouge par Transformée de Fourier), GC-MS-py (spectroscopie de masse couplée à la chromatographie gazeuse) et la thermogravimétrie. Différentes sources d’échantillons seront utilisées : des bois immergés, ré-enfouis ou déjà traités. Enfin, l’exploitation et la conservation de ce patrimoine culturel spécifique, représentent à la fois un défi et l’opportunité unique, de développer de manière harmonieuse ces sites lacustres sensibles en associant la sauvegarde du patrimoine culturel, la préservation de l’environnement, l’activité touristique et l’exploitation aquifère pour les villes et l’agriculture.

Le lac La Draga de Banyoles en Espagne (Copiright : Equipe Draga)

Le consortium de ce projet, qui a commencé le 1er Novembre 2020 pour une durée de 3 ans, comprend 4 partenaires :

– L’université de Tuscia (Italie), coordinateur du projet et en charge des études des lacs italiens (Bolsena et Mezzano) à la fois pour les aspects fouilles archéologiques et échantillonnage, mais aussi, pour les études des données environnementales et l’étude poussée de la dégradation chimique du bois par spectroscopie de masse.

– ARC-Nucléart en charge de la caractérisation de la dégradation du bois et de la simulation d’un vieillissement accéléré des objets en bois lacustre, dans des aquariums

– L’université autonome de Barcelone est en charge du suivi du lac de La Draga pour les aspects fouilles archéologiques : échantillonnage et étude des données environnementales.

– L’Istituto Superiore per la Conservazione e il Restauro (ESCR) prend en charge les constats d’état des collections d’objets déjà extraits et traités, ainsi que la mise au point de nouveaux traitements de conservation à l’aide de renfort à base nanoparticules organiques (charges ligno-cellulosiques).